Il faut de l’air pour entretenir le feu, Laure Giletti

Ouvert à 15 étudiant·es en années 2 à 4 option design graphique.


On prend les boîtes bien rangées de l’Histoire de la Typographie pour allumer le feu. Si on enlève d’abord les petites boîtes en chêne, qui brûleront plus longtemps, on voit que ça laisse des espaces. Qui occupera les vides du coup ? Est-ce qu’il faut mettre des cales pour tenir l’édifice ? On remarque la boîte la plus lourde, qui fait office de socle en bas : “classement de la somme des achèvements individuels”. Si on change de perspective, qu’on regarde dans l’autre sens, elle écrase toutes les autres. Il faut commencer par celle-ci. On fait tout tomber, c’est le foutoir mais on peut démarrer.

On se met autour du feu. On partage des histoires de lettres, de mots, de texte, ça part dans tous les sens. On s’enroule dans une couverture tissée de nos galaxies de complicité. Est-ce que ce feu de camp va se transformer en feu de joie ? En brasier ? Parce qu’on n’est pas beaucoup quand même. Peut-être que certain·es n’ont pas su lire ce qui était marqué sur l’invitation.

Et d’ailleurs, quand il ne restera que des cendres, qui va ramasser la poussière ?


Laure Giletti fait partie du master de typographie de La Cambre où elle apprend, rencontre et enseigne. Elle a co-fondé le studio de design graphique et de développement web eurogroupe, qui conçoit des livres pour différentes maisons d’éditions : Paraguay Press, La Découverte (FR), Piet Zwart Institute, Roma Publications (NL), Spector Books, Bom Dia Boa Tarde Boa Noite (DE), Lars Müller Publishers (CH), collabore avec différents lieux : WIELS, Civa, La Verrière (BE), Graz University of Technology, Technische Universität Wien (AT) et initiatives : Harfenlabor (DE), Inter∞note (CH) en tissant des relations sur le long terme.

Laure Giletti est diplômée du Werkplaats Typografie (NL), de l’ENSAD Paris et de l’ESAD Valence (FR). Elle a été membre du collectif parisien castillo/corrales : espace d’exposition, librairie et maison d’édition. Elle est membre de la collective franco-belge Bye Bye Binary, qui prend pour point de départ, terrain d’expérimentation et sujet de recherche le langage et l’écriture inclusive.

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