Préliminaires pour un jardin (prélude)

Nos jardins heureux, 2024 © Nicolas Puyjalon et Socheata Aing

Réservé aux membres du programme de recherche genre 2030.

En partenariat avec le Jardin remarquable des Paradis et l’association Hespérie.


Le temps de la recherche nous souhaitons évoquer des souvenirs et des attitudes.
Le jardin comme étant le lieu du souvenir, terrain de jeu, espace d’expérience. Un endroit de soin, de repos, de retrait. Un refuge. “Le jardin soigne celui qui le soigne” dit Marco Martella (Un petit monde, un monde parfait). On s’y extrait du monde, en même temps que c’est un monde en soi, un bout du monde en partage.
Attitudes. Il est la somme des gestes de ceux qui nous ont précédés. Un sac d’histoires, de tentatives et de mythologies.
Dès lors, comment se positionne-t-on dans un tel lieu ? Quelles attitudes adopter ?
Pour commencer, il nous apparaît qu’il faut accepter de passer inaperçu. Un temps d’observation, pour voir, ressentir, s’imprégner. Il s’agît de comprendre le territoire que l’on s’apprête à effleurer. “(…) il n’y a point de règles dans l’art des jardins, si ce n’est celle qui impose le respect du lieu où l’on intervient. Lorsqu’on aménage ou entretient un jardin, il faut toujours faire preuve de modestie. Le lieu revient de loin, de plus loin que nous. Il possède une histoire dans laquelle il nous faut entrer sur la pointe des pieds.” Jorn de Précy (Le jardin perdu)
L’écriture peut-être. Qu’est-ce qui me vient au bout des lèvres ? Qu’est-ce qui me constitue et de quoi je me souviens ? Des questions et des consignes sont posées. Il s’agît de réactiver la mémoire de nos jardins heureux, territoire des enfants et des imaginaires, de leurs fêtes, de leurs mascarades.
De leurs rêves.
Et puis retourner au jardin. Confondre gestes et espace.


Socheata Aing est née à Dourdan (91) en 1993, elle vit et travaille entre Toulouse, Paris et Neuchâtel (Suisse). Artiste performeuse et plasticienne, elle est diplômée de l’isdaT en 2019. Elle travaille avec le corps et les héritages, les traditions – en particulier celles du bouddhisme – et leurs représentations. Dans ses performances, elle réactive des souvenirs de sa famille, des rituels, elle mime des manières d’habiter des lieux, et invite à se libérer d’histoires hautement intimes de manière collective. Socheata Aing répare, avec toute la douceur et la minutie dont elle est capable, l’offense invisible et ordinaire, ses performances sont aussi modestes et bienveillantes que puissantes et poétiques.
Actuellement en résidence à la Cité internationale des arts à Paris, elle a réalisé ses performances aux Musée nationale des arts asiatiques Guimet à Paris (2022), au Capc à Bordeaux (2023), au musée de la photographie FOMU à Anvers (2024), à l’institut français de Guinée Equatoriale à Malabo (2023), à la Maison Salvan, Labège (2023) et à plusieurs autres festivals.

Nicolas Puyjalon est né le 15 mars 1983, à Castres (81). Il vit et travaille à Toulouse depuis 2018. Titulaire de l’AIC DRAC Occitanie (2020), sa pratique est essentiellement tournée vers la performance et l’écriture. L’échec, l’absurde, la maladresse, le dérisoire… sont autant de thèmes qui traversent son œuvre avec humour et poésie. Il collecte, découpe et assemble des fragments de matériaux récupérés et crée ainsi des décors de fortune à ses récits. Diplômé de l’isdaT en 2009 (DNSEP avec les félicitations du jury), il s’installe à Berlin, où il rencontre et travaille avec Michael Steger et le groupe de performeurs Open Space. Il développe également un travail avec d’autres, souvent en duo, comme avec Zabo Chabiland, Estelle Vernay, Emilie Franceschin ou encore Leila Peacock. Plus récemment, il rencontre le clown avec Clémence Caillouel. Un clown en quête de résonance, vulnérable, avec lequel il explore, depuis, son rapport au corps, à la bouffe et à la question de la trace, de ce qui ne se transmet pas : les mémoires, lieux, langage et rites de la communauté pédé. Ses performances ont été présentées dans des institutions telles que la Chapelle Saint Jacques centre d’art contemporain (2023), le Palais de Tokyo (2017), le Musée de la Chasse et de la Nature (2013), ainsi que dans de nombreux festivals en France et à l’international.

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