Journée d’études L’original et la copie : explorations terminologiques

Mona Lisa, Jean Michel Basquiat, 1983

Organisée par le Département de Musique de l’université Toulouse — Jean Jaurès, dans le cadre du Master de Musicologie et de la préparation à l’agrégation de musique.

Entrée gratuite, avec port du masque et présentation d’un pass sanitaire valide ou de la carte étudiant·e / personnel de l’isdaT, dans la limite des places disponibles.

Journée d’études également disponible en live et en replay sur notre chaîne YouTube.


Programme

9h : Accueil des participants

9h30 : Introduction de la journée (Julien Garde, Michel Leh­ mann, Florence Mouchet)

9h45 : John Haines, professeur invité, Université de Toronto
Le produit : copier la musique, XIXe-XXe siècle
Dans les temps modernes, la copie musicale est transformée en “produit”, c’est-à-dire une commodité qui est fabriquée en masse et vendue à des “consommateurs”. Mon intervention fera le bilan des quatre phases du produit musical aux XIXe et XXe sièdes. Nous com­mencerons par le produit imprimé sur papier, une technologie vieille de plus de cinq siècles et que nous utilisons encore aujourd’hui. Nous passerons ensuite à la consommation du produit musical sonore, tout d’abord le produit gravé sur disque dans la première moitié du XXe siècle. La deuxième moitié du siècle introduit le produit musical ma­gnétisé, entre autres la cassette audio, et enfin le produit digital, la musique en format MP3 qui, grâce à l’internet, peut être diffusée en direct au consommateur.

10h15 : Pascal Caumont, Brice Duisit, Florence Mouchet
Nommer ou ne pas nommer le réemploi ? Ambiguïté et/ou aporie du lexique dans les genres lyriques dialogués (trouba­dours Occitanie contemporaine)
Au Moyen Age, nommer le processus de réemploi musical est loin d’être systématique, alors même que ce principe apparaît dans bon nombre de genres des XIIe et XIIIe siècles, notamment dans la lyrique dialoguée des troubadours. Le terme de contrafactum est en effet plus tardif et celui de timbre, inconnu. Pourtant, les traités soulignent qua­siment tous la possibilité de reprendre une mélodie identique pour des textes différents.
Pour la tradition poético-musicale contemporaine, et dans la sphère occitane, nous pouvons observer une nette similitude : reprendre une mélodie préexistante et la doter de nouvelles paroles ne porte pas né­cessairement de nom générique. Ou quand on nomme, c’est fré­quemment sous une forme ironique, ou par une désignation ponctuelle. Cette possibilité de reprise mélodique prend cependant un sens différent pour ce corpus, où l’improvisation du texte est avérée — ce qui n’est pas nécessairement le cas de la tenso médiévale. Que révèle donc cette difficulté — voire cette absence — de référent lexi­cal ? Des éléments de réponse seront proposés, qui montrent qu’entre les traditions lyriques médiévales et contemporaines, des constantes apparaissent, dont il convient de mesurer plus étroitement les points de jonction ou de disjonction.

11h : Pause

11h15-12h30 : Atelier Original, et copie : de la synonymie à la proxémie
Atelier préparé par les étudiants en Master 2 Musicolo gie et ouvert à tous les participants.

14h : Michel Lehmann
Glisser du Théâtre à l’Opéra : l’adaptation mal nommée
En plaçant l’adaptation de pièces de théâtre à l’opéra dans le contexte thématique de l’Original et de la Copie, notre intervention interroge la fragilité, voire la réelle pertinence, du terme d'”adaptation” sensé dé­crire un processus plus créatif qu’il n’y paraît, dans lequel la nécessaire reconfiguration pourrait remettre en cause la linéarité unidirectionnelle du mouvement de l’original vers la copie.

14h45 : Julien Garde, Capucine Amalvy
Copier Favarl ?
Le père de l’opéra-comique n’a eu de cesse d’intéresser et d’influencer les compositeurs d’opéra des XVIIIe et XIXe siècles. Deux appropria­tions se révèlent tout particulièrement marquantes, à savoir la reprise du livret de Cythère assiégée par Gluck en 1775, et la création de l’opéra-comique Madame Favart par Offenbach en 1878. Entre copie, emprunt, appropriation, mais aussi transformation et contrefaçon, Fa­vart servira de point de départ à une réflexion lexicographique sur un exemple de transferts et mutations dans les XVIIIe et XIXe siècles ly­riques.

15h15 : Pause

15h30 : Mylène Dubiau
La version originale dans tous ses états : Baudelaire réactualisé
Ma proposition envisage d’étudier le terme de “version” d’une œuvre, en recherchant ou non la “version originale”, “authentique”, “conforme”, “fidèle” à la pensée (supposée) de l’auteur, d’un point de vue interdisciplinaire, en prenant pour exemple différentes “ver­sions” de mises en musique d’un poème de Baudelaire à travers plu­sieurs artistes et cultures.
La pluralité du mot “version” sera vue au prisme de la linguistique (version-traduction), de la genèse (première version, de la fixation dans un état (version publiée, enregistrée…) et interrogera une réac­tualisation de l’œuvre dans l’interprétation.

16h : Discussion et clôture


En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies. Consultez nos mentions légales pour en savoir plus.
Oui, j'accepte les cookies