Séminaire chaire EFF&T — EXPÉRIMENTATIONS En transition(s) vers des pratiques soutenables

+ de photos

Retransmission de chaque séance en Amphi A, isdaT site Daurade

Depuis trois ans, la chaire EFF&T construit pas à pas une archive vivante des expérimentations à l’échelle des « situations ». Il s’agit de présenter et discuter des démarches en cours qui renouvellement la manière de faire des projets et les acteurs qui œuvrent à sa réalisation. Après avoir constitué un premier répertoire, en ligne, sur le site de la chaire, avec l’accompagnement des acteurs de terrain, il sera désormais question d’enquêter sur les effets perceptibles des nouvelles pratiques en architecture, design, urbanisme… En proposant une approche thématique à chaque séance, nous avancerons sur les modalités de mise en œuvre des transition(s) écologiques et sur les questions, les controverses, que cela suscite. Ces dialoguent proposent un double regard et un croisement entre expériences pour continuer d’avancer sur ce que l’expérimentation apporte dans la fabrique collective de la soutenabilité et aussi pour soulever quelques questions critiques…

Ce cycle s’adresse au grand public ainsi qu’aux étudiant·es et doctorant·es : entendre pour dialoguer et argumenter, se saisir des différents points de vue, exposer le sien pour avancer dans les manières de projeter, se projeter et projeter pour les autres prolonger la discussion dans les cours associés à ce séminaire. Interdisciplinaire, la Chaire propose également aux étudiant·es d’autres disciplines de venir échanger dans ce cadre. Sur demande, il sera possible de délivrer une attestation de suivi du séminaire.

Comité d’organisation du séminaire : Nathalie Bruyère, Manon Scotto et Antonella Tufano.

Partenaires

Chaire EFF&T (MC, ENSAPLV) ; Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne – Centre Saint Charles ; Institut ACTE UR-axe DAM ; isdaT — institut supérieur des arts et du design de Toulouse ; les associations : VAP, Ultra-Ordinaire, Les Charlott.es

ATTENTION : l’inscription à chaque séance est obligatoire pour l’accès à la salle du centre Panthéon : chaire-effet@paris-lavillette.archi.fr.


Dialogue 1 : Méta, l’œuvre en-commun

17 octobre 2023 — 18h30
Salle 6, Centre Panthéon, 12 place du Panthéon, Paris
Patrick Bouchain, architecte et scénographe, séance d’ouverture en dialogue avec le public

En 2006, à Venise, un événement vient basculer les habitudes des spectateurs de la Biennale ; avec EXYZT, Liliana Motta et Daniel Buren, Patrick Bouchain orchestre un pavillon où l’architecture n’est pas à voir mais à vivre. Mine de rien, c’est tout le discours sur l’utilitas de l’architecture qui est mis à mal : un seul espace, flexible, sert pour se nourrir, se loger, échanger… Lucien Kroll, Coline Serreau, Otar Iosseliani, parmi d’autres, s’y installent et animent le lieu. En se jouant des normes et des habitudes, cette œuvre collégiale écrit une page marquante de la « contre-histoire de l’architecture »…

Patrick Bouchain est architecte, scénographe, Grand Prix National d’Urbanisme en 2019. Il a réalisé de nombreux projets parmi lesquels le Lieu Unique à Nantes, la Ferme du Bonheur à Nanterre ou le Cirque Zingaro à Aubervilliers. Il est également auteur de nombreux textes marquants sur la fabrique alternative de la ville, de l’architecture, de la société…


Dialogue 2 : Livable proximity. A design orienting scenario

12 décembre 2023 — 18h
Salle 6, Centre Panthéon, 12 place du Panthéon, Paris
Ezio Manzini, architecte, en dialogue avec Michela Deni, professeure de sémiotique

Depuis quelques décennies, le concepteur inspiré qui impose sa forme architecturée de la société est remis en question. Pour correspondre au besoin de prendre part à la vie de la cité, de ses territoires, émergent des formes de création collectives, des actions où le corps social est « agissant » et où le quotidien revisite les standards imposés. Que peuvent le design et l’architecture pour accueillir cette part sensible et spontanée de la conception ? Quelles interactions politiques pour faire une œuvre ouverte ?

Ezio Manzini est architecte, ingénieur et théoricien du design. Il a enseigné au Politecnico de Milan ainsi qu’à la Domus Academy en parallèle d’une activité internationale d’accompagnement de projets collaboratifs et de recherche sur le sustainable design, dont il est un pionnier.
Michela Deni est professeure de sémiotique à l’Université de Nîmes, directrice de l’équipe de recherche en design Project. Elle travaille sur la culture du projet et les formes contemporaines de design social.


Dialogue 3 : Faire avec la durée

16 janvier 2024 — 18h
Salle 6, Centre Panthéon, 12 place du Panthéon, Paris
Pierre Caye, directeur de recherche au CNRS, en dialogue avec Manola Antonioli, professeure de philosophie

Les paradoxes constellent notre époque. Alors qu’on nous invite à ne pas peser sur la Terre, nous savons que les cycles les plus courts se fabriquent avec le déjà là, avec les vestiges du contemporain et leur lourdeur. On nous invite à être local, alors que des flux migratoires devraient aussi nous ouvrir à l’accueil. Comment l’architecture peut-elle encore être inscrite dans la durée ?

Pierre Caye est philosophe, directeur de recherche au CNRS, directeur du Centre Jean Pepin (UMR 8230, CNRS-ENS Ulm). Outre ses recherches sur les savoirs artistiques, l’architecture et l’urbanisme, depuis quelques années, il mène, depuis quelques années, une réflexion sur la transformation du système productif en vue d’un développement vraiment durable ou soutenable.
Manola Antonioli est philosophe, professeure à l’École d’Architecture de Paris La Villette. À partir d’une réflexion sur l’éco-sophie, son analyse porte tant sur les paysages que sur les formes contemporaines de création architecturale, le design biomimétique et les impacts du numérique dans les paysages urbains.


Dialogue 4 : L’enjeu de l’éphémère pour une construction pérenne

6 février 2024 — 18h
Salle 6, Centre Panthéon, 12 place du Panthéon, Paris
Gilles A. Tiberghien, philosophe, en dialogue avec Claire Brunet, psychanalyste et chercheure en design

Qu’il s’agisse de poser une pierre ou de délimiter un lieu, de tracer sur une feuille ou de ramasser les éléments pour construire une cabane, nous sommes devant l’éphémère. Cette notion est particulièrement signifiante face à la lourdeur des infrastructures, matérielles et économiques et elle inaugure une nouvelle manière de faire projet. Comment inscrire l’éphémère dans les pratiques d’expérimentation sans tomber dans la standardisation ?

Gilles A. Tiberghien est philosophe, enseignant chercher en esthétique, émérite à l’UFR 04-Paris 1 Panthéon Sorbonne. Outre son œuvre de traducteur d’importants textes d’esthétique (Croce, Pareyson, Brandi…), il a publié de nombreux ouvrages sur le Land Art, les représentations cartographiques et sur le travail de Thoreau.
Claire Brunet est philosophe et psychanalyste, enseignante-chercheure en design à l’ENS-Paris-Saclay, chercheure au CRD de Paris Saclay/ENSCI. Son travail consiste en une exploration des objets modernes au prisme des théories psychanalytiques, notamment à partir des notions de destruction-reconstruction.


Dialogue 5 : Proofs of care

12 mars 2024 — 18h
Salle 6, Centre Panthéon, 12 place du Panthéon, Paris
Cynthia Fleury, philosophe et psychanalyste, en dialogue avec Martin Rueff, écrivain

Et si le plus important dans le projet était son inscription dans le bien commun ? À partir de cette définition, il s’agit de retrouver les indices qui témoignent de la construction collective d’un projet, de sa capacité à faire « selon les autres » et à créer dans les interstices. Ce chemin du projet conduit sur des terres inattendues : celles qui réhabilitent les sensibilités. Ce qui permet de retrouver le plaisir du silence des lieux ou encore celui du compagnonnage qui se crée dans le silence de l’expérimentation…

Cynthia Fleury, philosophe et psychanalyste, professeure titulaire de la Chaire Humanités et santé au Cnam, elle est responsable de la Chaire de philosophie à l’Hôpital Sainte-Anne. Elle questionne le fait politique au prisme de la psychanalyse et, plus particulièrement, par la notion de care avec une approche qui touche tant le design que les questions sociétales.
Martin Rueff est écrivain, poète et professeur de littérature à l’Université de Genève. Outre son travail d’écriture et critique littéraire, dans les revues Po&sie, La Polygraphe et Passages à l’Act, il dirige chez Verdier la collection « Terra d’Altri » et est traducteur de l’œuvre de Carlo Ginzburg, Giorgio Agamben et Italo Calvino.


Dialogue 6 : La matière, l’économie, le béton

2 avril 2024 — 18h
Salle 6, Centre Panthéon, 12 place du Panthéon, Paris
Anselm Jappe, philosophe, en dialogue avec Mireille Bruyère, économiste

Retours sur une matière emblématique de l’époque moderne, le béton. Il s’agissait de la matière qui paraissait pouvoir relever l’immense défi de l’amélioration des conditions de vie de la société. Symbole du XXe siècle, il est devenu le monument du capitalisme et ses dérives. Devant les fossiles de la modernité, d’autres questions doivent se poser inventer des correspondances inédites entre matière et formes économiques…

Anselm Jappe enseigne l’esthétique à l’école d’art de Rome (Italie) et écrit régulièrement dans les revues Kirisis et Exit ! Spécialiste de l’histoire des avant-gardes artistiques et des liens entre esthétique et politique, il montre par ces travaux les conséquences des développements du capitalisme contemporain.
Mireille Bruyère est maître de conférence en économie à l’Université de Toulouse 2 Jean Jaurès, fondatrice d’un master tri-disciplinaire en psychanalyse, philosophie et économie politique, directrice du Master Nouvelle Économie sociale. Membre du laboratoire CERTOP, elle participe aux activités des Economistes Atterrés.


Bibliographie incontournable

  • Manola ANTONIOLI, Florian BOULOU (dir.), Entre les lignes : anthropologie, littérature, arts et espace, Paris, Mimesis, 2021.
  • Patrick BOUCHAIN, EXYZT, Construire en habitant, Arles, Actes Sud, 2006.
  • Claire BRUNET, Catherine GEEL, Le design : histoire, concepts, combats, Paris Folio Essais, 2023.
  • Mireille BRUYERE, L’Insoutenable productivité du travail, Lormont, Le Bord de l’Eau, 2018.
  • Pierre CAYE, Durer. Éléments pour la transformation du système productif, Paris, Les Belles Lettres, 2020.
  • Michela DENI, La semiotica e il progetto : design, comunicazione, marketing, Milano, Franco Angeli, 2010.
  • Cynthia FLEURY & Antoine Fenoglio, Ce qui ne peut être volé. Charte du Verstohlen, Paris, tracts Gallimard, 2022.
  • Anselm JAPPE, Béton, Arme de construction massive du capitalisme, Paris, L’Echappée, 2020.
  • Ezio MANZINI, Livable Proximity: Ideas for the City that Cares, Milano, EGEA, 2022.
  • Martin RUEFF, La jonction, Caen, Nous, 2019.
  • Gilles TIBERGHIEN, De la nécessité des cabanes, Paris, Bayard, 2019.
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies. Consultez nos mentions légales pour en savoir plus.
Oui, j'accepte les cookies