Pérégrinations paléolithiques #5 Des images entre visible et invisible : une comparaison entre figurations chamaniques et art paléolithique

Entrée gratuite, avec port du masque et présentation du pass vaccinal ou de la carte étudiant·e / personnel de l’isdaT, dans la limite des places disponibles.

Conférence également disponible en live et replay sur notre chaîne YouTube.


Dans le cadre du cycle préhistoire, rencontre sur le plateau-média de l’isdaT organisée et conduite par Carole Fritz, archéologue préhistorienne, chercheure au CNRS, directrice scientifique de la grotte Chauvet, Gilles Tosello, plasticien et préhistorien, membre de l’équipe scientifique de Chauvet et Philippe Fauré, enseignant à l’isdaT.

Invité : Charles Stépanoff, membre du Laboratoire d’anthropologie sociale du Collège de France, ethnologue spécialiste du chamanisme sibérien.


Il y a plusieurs dizaines de milliers d’années, après une très longue période d’existence, Homo Sapiens a commencé à réaliser des images. D’emblée, elles ont été d’une facture époustouflante et se bornaient à figurer un nombre restreint d’animaux et… comme nous l’avons observé lors des rencontres précédentes, pouvaient parfois évoquer des humains ou être accompagnées de signes abstraits pour nous, toujours parcimonieux et jamais décoratifs.

Néanmoins, ces représentations sont une image du monde paléolithique, un monde où l’éthologie a une place essentielle. Si l’archéologie nous apporte des indices sur le quotidien de nos ancêtres, sur certains savoir-faire, l’anthropologie peut nous aider à poser des hypothèses sur leur cosmologie, sur leur appréhension du réel et de l’imaginaire. Quel était le rapport avec les non-humains, c’est-à-dire les animaux, les arbres, les lieux ? Ce que nous connaissons des derniers chasseurs-cueilleurs dispersés sur toute la planète, témoigne d’une circulation constante entre le visible et l’invisible. Ces civilisations animistes, pratiquant le chamanisme, n’avaient pas nécessairement besoin d’images matérielles pour faire évoluer leur imaginaire, le partager et voyager en esprit tout en se percevant à la fois dans le monde réel et dans un espace distant fantastique.

Peintures, gravures, sculptures sont les premières manifestations d’un stockage symbolique externe. Nous pouvons les observer au plus profond de cavernes, dans des abris sous roche et sur des parures ou objets du quotidien. L’émergence d’images matérielles a du jouer un rôle dans la hiérarchisation entre animaux représentés et humains. Elle était fort probablement le fondement de mythes comme l’affirmation progressive d’experts de l’invisible.

Nous réfléchirons à tout cela avec notre invité, l’ethnologue Charles Stépanoff, qui a étudié sur le terrain plusieurs communautés nomades de Sibérie. Que pouvons-nous déduire de l’étude de ces peuples au profit d’une approche des paléolithiques ? Pour entrer en matière, cette phrase extraite d’un de ses ouvrages : « Le chamanisme est une des méthodes les plus originales et les plus saisissantes que les hommes ont inventées pour transmettre des images invisibles et se projeter collectivement dans des mondes virtuels, distincts de l’ici et maintenant. »


Les rencontres à venir et nos invité·es :

  • #6 Concevoir et percevoir : l’étude des pigments
    Mercredi 18 mai 2022
    Invité : Philippe Walter, chimiste et archéologue, chargé de recherche au CNRS au Laboratoire de recherche des musées de France.
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