Vernissage jeudi 23 novembre 2023 à 12h30
Mur est la galerie d’essai des étudiant·es et diplômé·es en art, design et design graphique. Sa configuration détermine les formes de projets présentés et permet aux étudiant·es et diplômé·es de réfléchir aux particularités de cet espace placé à l’entrée de l’École, dans un lieu de passage fréquenté par tous.
Responsable de programmation : Serge Provost.
Kévin Vella est étudiant en année 5 option art.
Ballon prisonnier
Les multiples barrières sécuritaires présentes dans le paysage urbain dictent insidieusement nos trajets dans la ville.
En usant de différentes techniques de camouflage, comme les couleurs ou la forme, elles se confondent avec leur environnement pour créer l’uniformisation de nos déplacements.
En revanche, pour qui veut les voir, ces objets aux designs coercitifs montrent presque à leur insu l’autorisation de l’interdit. Ils apparaissent dans la ville comme des détails, barrière Jersey, système anti-assise, anti-sdf, anti-escalade ou anti-skate devant un immeuble ou sur le mobilier urbain, mais forment un ensemble tentaculaire qui se nourrit des différentes occupations qu’il côtoie.
Du général au particulier voire du “mondial” au “familial”, les crises récentes affectent à différents niveaux l’ensemble des populations. Elles génèrent plus d’interdit que de libertés et les révoltes ne naissent pas souvent des libertés.
Avec Ballon prisonnier conçu pour Mur, Kévin Vella restructure l’espace d’exposition en s’amusant de ces notions de possible et d’interdit. Il questionne avec humour et poésie, les frontières entre espace public et privé, ainsi que les valeurs de ces interstices dans lequel l’art vient souvent se loger.
Cette installation pose un multi-regard autant sur notre institution et les problèmes que subissent les écoles d’art que sur l’état du monde. Présenté dans l’enceinte de l’isdaT, ce mobilier urbain joue sur l’ambiguïté de fonction d’usage des lieux. Cette installation utilise les composants architecturaux extérieurs pour ouvrir une réflexion propre à la façon dont nous structurons nos espaces et souhaitons les habiter.
Seule la trace d’une expérience colorée et vive d’émotion reste présente, inaccessible et contrastant avec un nouveau cadre, qui semble empêcher l’accès au jeu.