Mur#44, Sarah Melen & Jean-Michel Poinet

Âne, Sarah Melen et Jean-Michel Poinet, 2022, acrylique et huile sur bâche, 2m x 2m

Vernissage mercredi 16 mars 2022 à 13h

Mur est la galerie d’essai des étudiant·es et diplômé·es en art, design et design graphique. Sa configuration détermine les formes de projets présentés et permet aux étudiant·es et diplômé·es de réfléchir aux particularités de cet espace placé à l’entrée de l’École, dans un lieu de passage fréquenté par tous.
Responsable de programmation : Simon Bergala.

Sarah Melen est étudiante en année 5 option art, Jean-Michel Poinet en année 3 option art.


La chevauchée

« Comment peut se produire une rencontre en peinture, unir deux cerveaux, quatre yeux et quatre mains ? C’est une question plus complexe que le mélange ou la cohabitation de deux univers picturaux distincts.

En effet, comment conjuguer la pratique de l’un, de la figuration et de la représentation animale et de l’autre, l’abstraction et la transposition du motif en tant que propriété à se mouvoir. Il ne s’agit pas de parquer les éléments figuratifs de l’un et les éléments abstraits de l’autre, ni que l’abstraction devienne fond au service de la figure ou que la figure vienne décorer la forme abstraite. En ce sens il faut unir deux visions en une, deux cerveaux en un, et que chacun·e se mettent au service d’une unité nouvelle dans la peinture.

Cette rencontre devient alors créatrice, des agencements nouveaux se forment, la figure ou ce qu’il en reste, éclate, s’étend sur toute la surface du mur sous forme d’échos au profit d’une structure, d’un mouvement généralisé, ou la forme et le fond se confondent et échangent alternativement leurs rôles.

Dépasser l’échelle du corps, s’approprier un espace, remplir avec appétence et nécessité l’entièreté d’un mur et en même temps sortir de ce mur pour le projeter jusqu’aux colonnes et s’approprier ainsi, au-delà d’une surface plane, un morceau d’espace architectural.

Cet espace impose, par la déambulation, un dévoilement successif de la peinture, mise en rapport avec ce qui cache : les colonnes (qui ne font pas anamorphose). Elles forment un espace continu, la surface d’un volume qui produit une rotation sans début ni fin. Peindre les colonnes, c’est venir empiéter plus loin, pousser le spectateur à investir l’espace par le mouvement de son corps et à découvrir ce qui ne peut être vu depuis un point de vue unique ou une position statique.

Inviter le regardeur à venir se confronter physiquement à l’espace pictural, c’est l’impliquer dans la rencontre, dans les gestes qui ont donné lieu à la peinture. »

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