workshop design
12 étudiants — salle 203, ateliers maquette, bois, métal
Workshop ouvert aux étudiants de l’option design.
Go(A)Head / (c)Ask & (m)Ask urbain
Entre outil fonctionnel et objet de représentation, le masque constitue un objet/interface à la fois technique et social. Entre objet, architecture et signe, il assure un lien entre l’individu et son environnement, à la fois physique et social. À l’interface entre le corps et la ville, il est un objet hybride qui connecte usages et symboles, expérience vécue et problématiques collectives (environnementales, politiques, culturelles…). Celui-ci peut revêtir un ensemble de fonctions, tant utilitaires que critiques. Il fait vivre une expérience spécifique à celui qui le porte, modifie ses pratiques et perceptions. En regard, il questionne aussi celui qui lui fait face, la communauté. En cachant, changeant, exacerbant, il interroge les pratiques et normes sociales et culturelles.
Pensons aux symboles de la cagoule des pussy riot ou le masque de Guy Fawkes, au débat sur le voile, à l’interdiction du port de cagoule, au nombre croissant de masque anti-pollution… En détournant, en dissimulant le visage et ses expressions dans un espace public où la visibilité est une injonction, le masque effraie, interroge. En portant un masque qui brouille son identité, l’individu devient paradoxalement « sur-visible ». Même s’il reste passif, il est actif dans ses revendications. Il disparaît au profit des gestes et actes de revendication.
Le workshop visera à produire des masques qui mixent usages fonctionnels et fonctions critiques. Dans leur conception et par leurs expérimentations dans l’espace public, ils viseront à interroger et révéler les règles et normes qui régissent l’espace public. Pensés entre art et activisme, aux services de ceux qui les portent par survie ou revendication, les masques conçus viseront à être facilement reproductibles.
Plusieurs thématiques de travail seront proposées pour amorcer le travail : problématiques environnementales, montée sécuritaire de l’espace public, articulation entre espace matériel et immatériel et enfin dispositifs de lecture et d’expérimentation « critique » des normes.
Ar(t)chitecte et chercheur doctorant au sein de l’équipe Art&Sciences (Institut ACTE, Paris 1 Pantheon Sorbonne), Étienne Delprat est co-fondateur de YA+K qui investit l’espace public à la fois comme support d’action mais également comme objet de réflexion.
Il en fait le lieu d’une théorie en acte en produisant et expérimentant des architectures actives et agissantes engageant pensée critique et action sociale et culturelle. Développant des projets entre objets et processus, au croisement des disciplines (urbanisme, art et design) et des formats, il interroge les capacité de l’architecture — comme pratique, processus et production — à expérimenter et construire collectivement de nouvelles configurations spatiales et politiques.