workshop art
10 étudiants — galerie du quai, fonds ancien, studio photo, salle 106, labo photo numérique 305, ateliers techniques
Le chapitre des suppositions
La supposition est une proposition que l’on considère comme vraie afin d’en tirer quelque conséquence ou déduction. Nous adopterons cet état d’esprit vis à vis des images. Nous mettrons en forme des hypothèses à partir de documents et de photographies glanés pendant la semaine. Partant du titre du chapitre deux du Mont Analogue, de René Daumal, nous expérimenterons autour de cette « phrase-invitation ». L’intitulé et le document donné en début de workshop servira d’appareil à réaction.
L’enchaînement d’énumérations au-dessous du titre du chapitre (Hypothèses insoutenables. Les milieux des terres. La porte solaire. etc.) permettra de réagir et de provoquer ainsi des associations d’idées et des propositions plastiques. L’analogie sera pour nous un moyen d’obtenir et de produire une autre forme de connaissance, en lien avec la façon dont Aby Warburg concevait la transmission du savoir dans son Atlas Mnémosyne. Ce workshop est avant tout un moment de production et de réflexion en groupe autour des images. Il s’agira de considérer ensemble les réalités plastiques et physiques des images trouvées à partir du fonds ancien, de livres, de rebuts, etc.
Éléonore False (née en 1987) est une artiste française, diplômée de l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris et de l’ENSAAMA Olivier de Serres à Paris. En 2012, elle a passé plusieurs mois à la Fondation Alvarez Armando Pentaedo à Sao Paulo, avant d’effectuer des résidences à la Source en 2013, puis à Triangle France à Marseille en 2014. En 2016, elle a effectué un voyage de recherche et de production de tissages au Mexique.
Au départ, Éléonore False sélectionne des images, qu’elles soient magiques, symboliques ou symptomatiques. Elles viennent rencontrer ses propres rites, liés à sa mémoire, à son plaisir, à son époque et à son rapport aux images.
Ces images d’archives sont chargées historiquement : elles sont des traces d’activité humaine, d’histoires, de pratiques qui viennent alimenter les fictions qu’elle imagine à partir de ces mêmes images. Ainsi, sortant les documents de leur contexte d’origine pour les faire dialoguer avec sa pratique, elle extrait, découpe, incise, sépare, agrandit, réduit, plie, met à mal les images. C’est par ces moyens plastiques qu’elle redonne une forme de vie aux documents. Une fois cette première relation aux images établie, elle exploite ensuite divers matériaux et collaborations : impressions, collage, céramique, tissage, mise en volume. Autant de gestes qui sont en étroite relation avec les projections qu’elle se fait. Dans ses œuvres, puis avec son propre corps dans l’espace de l’atelier, elle effectue des recherches sur les échelles des pièces et leur perception dans l’espace. Les traces d’activité humaine sont au cœur de son travail car elles sont traduites par l’artisanat, les arts décoratifs, les pratiques corporelles telles que le tatouage, les peintures sur le corps, les ornements, l’architecture… Aussi l’imaginaire est-il essentiel dans son processus créatif : il guide ses choix plastiques et forme un dialecte intuitif, proche du rêve.