workshop design graphique – 24 étudiants en année 1
salle 105 et ateliers techniques
Contrefaçons
Tout peut être contrefait (images, objets, idées, textes…). L’imitation, le sosie, le plagiat, le hoax, sont autant de formes de contrefaçons dont le but est de duper en prenant l’apparence de l’authenticité pour le meilleur et pour le pire.
À un degré premier le mimétisme est présent dans la nature à des fins de camouflage ou encore de séduction. Dans les sociétés humaines, l’imitation intervient dans les activités de jeu, de communication, d’apprentissage, d’identification, etc. La volonté de copier le plus fidèlement possible la nature (mimésis) à largement préoccupé les artistes de l’antiquité jusqu’aux Avants-Gardes.
L’acte de contrefaçon est illégal. Les dommages engendrés par la consommation de certains produits falsifiés peuvent être irréparables (drogues de synthèses, alcools
et médicaments). La manipulation de l’opinion par le biais de fausses informations prenant l’apparence des médias officiels installent une confusion et menacent gravement l’intégrité intellectuelle des personnes.
Majoritairement d’ordres économiques, les raisons du recours à l’imitation peuvent aussi servir des intérêts personnels, relever du canular ou dans une forme plus éloignée tenir lieu d’hommages voir de remises au goût du jour (le revival, le remake, la reprise).
Concernant le marché des produits de luxe la contrefaçon s’organise comme une culture alternative bon marché en réponse à la frustration engendrée par le consumérisme et son idéologie, soulignant de fait la domination exercée par les dominants sur l’imaginaire des populations les plus pauvres.
Comme tout mode de production, la contrefaçon peut également être envisagée comme une création et démontrer une certaine ingéniosité à maintenir l’illusion entre l’imitation et le référent avec des moyens souvent plus modestes. Une distance plus ou moins assumée avec le modèle, des variations dans les interprétations et dans la maitrise des moyens techniques mis en œuvre sont l’interstice qui permet de passer de la simple copie à la fiction.
contenu du workshop
Chaque étudiant ou binôme aura pris soin de préparer en amont une réflexion personnelle sur le sujet et apportera le jour J du matériel visuel à partir duquel nous pourrons imaginer des angles d’attaque. Toutes les techniques et ressources appropriées pourront être envisagées (volume, 3D, vidéo, photo, typo, peinture).
À l’issue de ces concertations un corpus de productions réalisé pendant les deux à trois premières journées sera collecté puis numérisé (scanner, photo) en vue de figurer dans une publication dont les étudiants auront en charge pour chacun la mise en page d’une double page, selon une grille décidée et établie ensemble. Une petite exposition des travaux pourra être envisagée.
Thibaut Robin est graphiste indépendant. Il vit et travaille à Paris. Après un Diplôme Supérieur d’Arts Appliqués il rejoint en 2008 l’atelier de Mathias Schweizer en tant qu’assistant. Il collabore avec Sacha Léopold sur quelques projets et intègre l’Atelier de Création Graphique chez Pierre Bernard. En 2014 il fonde avec Jérémy-Muratet Decker le label de musique électronique Slurp Records dont il assure les VJ sets et la direction artistique. Son travail de commande essentiellement éditorial dans le secteur culturel est nourri par un travail de recherche transversal, incluant dessin, dessin de caractères typographiques, vidéo et workshops.